Sans salles de spectacles… pas de spectacles.
19 novembre 2009
Cette Panamée® "salles de spectacles" chemine de l’Opéra Garnier (1875) à l’Opéra Bastille (1989). La comparaison de la façade chargée du premier à celle bien plus discrète du second est révélatrice. On venait "à Garnier" pour s’y montrer, on vient "à Bastille" pour voir et écouter. L’Opéra-Comique "salle Favart-1898" proche du boulevard des Italiens et le théâtre du Châtelet complètent l’offre de spectacles musicaux.
Bruno Coquatrix (1910 1979) fit de l’Olympia, boulevard des capucines, la grande salle de music-hall de la rive droite. Une pléiade d’artistes "firent leur Olympia", d’abord en vedette américaine en fin de première partie, puis la renommée venant, en vedette tout court avec leur nom inscrit en lettres de feu sur la façade du temple de la chanson. Toujours debout, ce qui est déjà un exploit, l’Olympia doit toutefois affronter de rudes concurrents (Zénith de la Villette, Palais de Bercy…)
Boulevard Poissonnière le phare du cinéma "Le Grand Rex-1932 Jacques Haïk" brille toujours alors que tant de salles parisiennes ont disparu. Sa sobre façade Art-déco cache un intérieur rutilant : reproduction en relief de grandes villes méditerranéennes et au plafond la voûte étoilée. Aujourd’hui une telle salle de 2700 places, orchestre et deux balcons n’est plus de mise, toutefois les soirs de première en présence de stars les aficionados s’y pressent !
Des quiproquos, des portes qui claquent, des situations cocasses, un rythme échevelé…Le théâtre de boulevard a connu son heure de gloire avec les "deux Georges" Feydeau et Courteline. Installé le long des grands boulevards (théâtre des variétés près du passage des panoramas, théâtre du gymnase Marie Bel, théâtre Déjazet boulevard du temple) "le boulevard" permettait, un temps, au peuple des faubourgs et à la bourgeoisie parisienne d’oublier leur querelle.
La rue, le virtuel, le huit clos, le drive… Rien ne remplacera une salle de spectacle. La façade, l’agencement de la salle et bien sûr les réactions du public. Tout cela manque !
Texte de Patrice Gautier
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